Etape 30 - Los Hoyos - Au fond de la gorge
Samedi 7 juillet 2018. Au bout de vingt minutes de marche, on s'enfonce de plus en plus profondément dans la gorge de Los Hoyos***. Le paysage devient de plus en plus minéral, façonné par l'érosion des torrents qui se forment ici à la saison des pluies.

Au pied des formations géologiques s'étalent d'étranges excroissances de terre et de roche striées de veines et de rigoles qui donnent l'apparence d'immenses pattes de lion alignées sur toute la longueur de la gorge.

Au-dessus de petites cheminées de fée se forment, d'autres se délitent, et d'autres encore se dressent fièrement au-dessus du chaos.

Et toujours ces mêmes pattes de lion gigantesques qui forment comme un étroit défilé au milieu duquel on remonte la gorge.

Ces excroissances forgées par l'érosion donnent un relief incroyable à cette zone grise du désert du Tatacoa. Je regrette presque de n'être pas venu ici à cheval. Mais j'ai déjà réservé une balade pour cet après-midi.


Tout au fond de la gorge, avant le chemin du retour, se dressent les formations les plus emblématiques de Los Hoyos. Las Mujeres***.


Las Mujeres***. Des dames fantomatiques qui semblent s'être drapées de blanc et de gris pour échaper au regard des hommes. Il faut un peu d'imagination pour reconnaître dans cette forêt étrange de roches la silhouette de femmes. Mais pourquoi pas, après tout ?

En enfilade, l'effet visuel est décuplé. Et l'on pourrait maintenant imaginer un défilé de femmes appuyées aux flancs de la gorge de Los Hoyos.

De plus près, c'est encore plus impressionnant. Combien de milliers d'années ont-elles été nécessaires pour aboutir à un tel résultat visuel. Le mouvement surréaliste et cubiste n'a rien inventé. Il suffisait juste d'observer la nature et de la réinterpréter.






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